Violence et religion
Edition : First Edition
Publisher : CEGES - University Lille 3
Number of pages : 218
Format : 16x24 cm
Language : French
- ISBN : 978-2-86531-084-5
- Publication date : 09/1998
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Description
Les études réunies dans ce volume concernent le problème de la violence dans la sphère du religieux. Elles sont l’émanation des différentes composantes de l’Institut d’Histoire des Religions situé à l’Université de Lille 3 et reprennent les textes d’une journée d’études qui s’est tenue, le 10 mais 1996 à l’Université d’Artois. Le champ historique couvert allait de l’installation du christianisme comme religion d’État à la fin de la monarchie de droit divin, au XVIIIe siècle.
Les trois premières études concernent plutôt les premières théorisations de l’emploi de la force au service de la foi, quand l’Église a été associée au pouvoir politique. On commence par la pensée d’Augustin, auquel on a attribué la légitimation du recours à la puissance publique pour pousser malgré eux les gens à entrer dans l’Église. Après lui c’est Grégoire le Grand qui va le plus théoriser sur cet emploi de la force, alors qu’il est lui-même en charge à la fois du spirituel et du temporel dans une Italie en pleine désorganisation politique. La troisième étude jette un regard historique sur un mot aux connotations particulièrement ambiguës, le djihäd, grâce à une étude littérale du Coran.
La deuxième série d’études concerne le Haut Moyen Âge. L’accumulation de toute une série de violences qui frappent des membres du clergé en Gaulle pose le problème aigu des rapports du religieux et du politique. Tandis que, dans les mentalités, la violence apparaît souvent derrière la main de Dieu lui-même qui frappe les coupables, pour défendre les biens des communautés religieuses face à un pouvoir politique défaillant.
Enfin, la troisième série présente trois cas précis de persécution religieuse : d’abord, la répression de l’hérésie cathare, qui ne s’est pas déroulée seulement avec la violence que l’on sait en terre albigeoise, mais aussi dans les provinces du Nord. Ensuite, les dérives de l’inquisition qui fonctionne de façon étrangère aux règles du droit commun. La dernière étude montre des chrétiens victimes de persécutions dans une civilisation construire sur des valeurs tout à fait étrangères à celles du christianisme, en Chine du XVIe siècle au XVIIIe.
L’origine commune de toutes les persécutions semble être un sentiment absolu de supériorité, né de la conviction d’avoir la seule et unique Vérité ; mais elles traduisent plus encore l’incapacité de convaincre, et elles sont donc finalement un aveu d’échec. Un autre problème qu’il faudrait aussi poser est celui de la personnalité et de l’imprégnation culturelle des hommes. Il y a loin de l’attitude d’Augustin acceptant, presque malgré lui, l’emploi de la force, à celle de Grégoire le Grand refusant son emploi, et, plus encore, à celle des inquisiteurs se mettant en dehors des lois. Enfin, il y a la question de la qualité du pouvoir politique, dont le premier rôle serait justement d’éviter la violence, alors qu’il lui arrive de l’utiliser à son profit, si bien que l’on peut se demander qui est le véritable demandeur dans le cas de persécution des religions minoritaires.