Je suis une institution

Description

La nécropole de la « Fache des Près Aulnoys » à Bavay (Nord) est localisée à 2 km du centre urbain antique. Elle comporte cent soixante-neuf tombes ; si l’emprise de la fouille correspond sans doute à celle de la nécropole antique, il est probable que les tombes ont disparu par la forte érosion du sol. Le catalogue des tombes et toute l’analyse de la nécropole reposent sur le découpage en six phases de l’occupation (2 à 7 : 15-20 ap. J.-C. au début du IIIe s.). Cette chronologie réalisée par permutation matricielle intègre cent soixante-six ensembles de nécropoles régionales des civitates des Atrébates, des Morins, des Ménapiens et des Nerviens, ce qui explique la première phase, non représentée à Bavay. Cent vingt-deux dépôts ont fait l’objet d’une analyse anthropologique. Aux ossements ne sont pas mêlés de charbons de bois, ni de résidus de la crémation, mais seulement quelques clous liés à l’édification du bûcher et des fioles à parfum. Le ramassage des ossements semble plus important au IIe s. qu’au Ier s., et concerne toutes les parties anatomiques, bien que les restes du crâne aient fait l’objet de plus de soin. Si la diagnose sexuelle reste difficile, l’étude de l’état sanitaire montre une population souffrant de pathologies traumatiques, mais ayant vécu dans des conditions de vie favorable. Les offrandes ne permettent pas de discriminer finement les conditions sociales des défunts ; cependant, des tombes ne comptent qu’un seul récipient faisant office d’urne, tandis que d’autres en déploient une vingtaine. Les dépôts des monnaies sont sporadiques et toujours de faibles valeurs, avec des pièces usées, en fin de circulation. Outre les discussions typologiques et chronologiques, les fibules et les petits objets témoignent du soin que les proches peuvent apporter à l’accompagnement du défunt. La verrerie assez pauvre du point de vue du répertoire jusqu’au milieu du IIe s. correspond surtout au contexte funéraire, c’est-à-dire qu’elle rassemble principalement des récipients à huile et à parfum. Une présentation approfondie de la céramique vise à comprendre l’approvisionnement du site ; si la vaisselle est diversifiée au Ier s. et provient aussi bien de la région que de Champagne ou de contrées plus méridionales, elle est ensuite constituée prioritairement de produits locaux au IIe s. La structure de la tombe, le dépôt d’ossements et le mobilier permettent d’appréhender les pratiques funéraires ; en cela, elles mettent à jour les données reconnues dans la nécropole de Blicquy. La structure et le mobilier témoignent d’un confinement du mort dans l’au-delà et son contentement, afin qu’il ne souille plus le monde des vivants. Quelques tombes sans ossements contiennent un clou pouvant représenter la fixation de l’errance de l’âme du mort. Le mobilier des premières phases correspond à celui de la vie quotidienne ; il se charge également d’objets signifiants. La vaisselle se réfère au banquet funéraire, elle se multipliera par des récipients de mauvaise qualité ; tout en représentant un banquet aux multiples convives, celui-ci devient symbolique. De même, le service d’une patère et d’une cruche symbolise les ablutions ; par contre, une cruche, souvent déposée en dernier, marque la libation finale lors de la fermeture de la tombe. L’offrande d’une monnaie, le dépôt d’une lampe et de récipients servant aux fumigations se rattachent à l’imagerie funéraire romaine. Parallèlement apparaissent les éléments d’une résurgence indigène liée au culte du foyer ; on compte des chenets miniatures et leur plaque, des petits trépieds et des chaudrons. Ces pratiques funéraires montrent que les particularismes locaux existent et forment des marqueurs des Nerviens, tout en intégrant les universaux romains.

SOMMAIRE

Avant-propos

INTRODUCTION
Fr. Loridant

1. La fouille
2. Le monde funéraire à Bavay
3. Objectifs, méthodologie et conventions

Chapitre I. LA CHRONOLOGIE
X. Deru. et Fr. Loridant

1. Méthodologie
2. Les ensembles régionaux
3. Les phases
4. Développement spatial de la nécropole

Chapitre II. LES DÉFUNTS
H. Barrand, M.-J. Ancel

1. État de la documentation et méthodes d’étude des os brûlés
2. Les données anthropologiques essai de restitution de la gestuelle funéraire liée à la crémation
3. La population

Chapitre III. LES RESTES OSSEUX ET LES OFFRANDES ANIMALES
V. Forest

1. Méthodes d’étude
2. Les animaux
3. Nature des restes
4. Qualité des offrandes

Chapitre IV. LES MONNAIES
R. Delmaire

Les monnaies

Chapitre V. LES FIBULES
H. Bodart

Les fibules

Chapitre VI. LES PETITES OBJETS
H. Bodart

Les petits objects

Chapitre VII. LA VERRERIE
V. Canut

La verrerie

Chapitre VIII. LES LAMPES
N. Soupart en collaboration avec X. Deru et Fr. Loridant

1. Typologie et technique
2. La chronologie

Chapitre IX. LA CÉRAMIQUE

1. La terre sigillée (TS) (par Deru X.)
2. Les céramiques engobées (EN) et métallescentes (MT) (par Deru X.)
3. La céramique belge (TR/TN) (par Deru X.)
4. La céramique dorée (DR) (par Deru X.)
5. La céramique à enduit rouge (ER) (par Deru X.)
6. La céramique fine régionale sombre, cuite en mode B (FRB) (par Deru X.)
7. La céramique commune claire (CC) (par Loridant Fr.)
8. La céramique à vernis rouge pompéien (par Deru X.)
9. La céramique commune sombre et la céramique modelée (CS) (par Loridant Fr.)
10. Synthèse (par Deru X. et Loridant Fr.)

Chapitre X. PRATIQUES ET RITES FUNÉRAIRES
Fl. Loridant

1. Le traitement du corps : la crémation (BAT. B) (en collaboration avec Ancel M.-J. et Barrand H.)
2. Les différents types de sépultures
3. Les ossements dans la tombe
4. Offrandes et rites funéraires
5. La tombe, une facette de la société
6. Conclusions

Conclusions

Bibliographie

LES TOMBES

1. Phase 2
2. Phase 3
3. Phase 4
4. Phase 5
5. Phase 6
6. Phase 7
7. Tombes non datées