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Revue du Nord n°Hors-série 42. S’orienter, être orienté-e. Choix et contraintes des parcours des élèves et des étudiant-e-s (XIXe siècle – XXe siècle)

  • Jean-François Condette

Nombre de pages : 360
Format : 16x24 cm

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  • ISBN : 979-10-93095-22-6
  • ISSN : 0983-2327
  • Date de publication : 09/2021
Prix : 23,00 €
Disponibilité: Disponible Hors stock

Description

Dans la continuité des articles rassemblés sur l’histoire des élèves au sein de la revue Histoire de l’éducation (deux numéros, « Pour une histoire renouvelée des élèves » : n° 150-2018 et n° 151-2019) et des travaux publiés aux Presses universitaires du Septentrion (Histoire des élèves en France, volume 1 sous la direction de Jean-François Condette et Véronique Castagnet-Lars ; volume 2 sous la direction de Jérôme Krop et Stéphane Lembré), ce numéro hors-série de la Revue du Nord place au cœur de ses analyses l’étude des parcours scolaires et universitaires des élèves et des étudiant-e-s. Entre les déterminismes pluriels qui limitent le champ des possibles et finissent pas déboucher sur une forme d’autoreproduction des parcours scolaires au sein de la famille ou plus largement du groupe social pris en considération, et qui se terminent sur une insertion professionnelle jugée évidente, et le libre choix individuel de son avenir, existe en réalité une large gamme des possibles.

Les neuf contributions proposées dans ce numéro permettent de décrire, par des études de cas bien ciblées, couvrant la longue durée des XIXe et XXe siècles, les processus complexes qui se mettent en œuvre dès qu’il s’agit de faire le choix d’une forme de scolarisation pour un enfant, un adolescent ou un jeune ou de décider de son insertion professionnelle. Entre le classique « tel père, tel fils, telle mère, telle fille », un peu trop vite admis comme une réalité d’évidence pour les périodes anciennes, et le libre choix personnel, les situations sont souvent davantage marquées par des interventions et des influences d’acteurs multiples : membres de la famille, relations personnelles et amis, enseignants, mécanismes d’orientation du système scolaire en lui-même, intervention de spécialistes en orientation, acteurs économiques, etc. S’orienter ou être orienté-e pose, dès lors, des questions multiples qui permettent d’entrer au cœur des logiques et des contradictions parfois du système éducatif mais aussi des relations sociales de l’époque étudiée. Au travers de ces neuf contributions, et de la mise en perspective introductive, au plus près des sources retrouvées, on perçoit ainsi la progressive affirmation d’une orientation scolaire (prise en charge par l’École) alors que l’aide à l’orientation est d’abord destinée aux enfants du peuple des villes qui sortent de l’école primaire et arrêtent leurs études. L’orientation est ainsi progressivement scolarisée, tout comme la fonction de conseiller d’orientation d’ailleurs, à mesure que la scolarisation secondaire s’impose et s’allonge, mais sans jamais vraiment mettre hors du jeu les autres acteurs de ce processus, en particulier l’élève lui-même mais aussi les familles et les milieux économiques. Ces parcours scolaires et ces choix ou non-choix d’études ou de débouchés professionnels subissent à l’évidence de fortes pesanteurs, liées au groupe social d’appartenance mais aussi à l’identité genrée de l’élève concerné-e, même s’il existe également, des espaces interstitiels de liberté individuelle.

 

SOMMAIRE

Jean-François CONDETTE, Mise en perspective. S’orienter, être orienté-e. Les parcours scolaires et universitaires au prisme de l’orientation. Regards historiques (XIXe siècle – XXe siècle)

Prémices, incertitudes

Jean-François CONDETTE, L’orientation scolaire au regard des souvenirs et des autobiographies. La recomposition de son parcours d’élève et de ses déterminants (1820-1914)

Jérôme MARTIN, De la contrainte à l’autonomie ? Les élèves du primaire face à leur orientation professionnelle (1890-1940)

Amélie PUCHE, Choisir sa voie : la répartition des étudiantes dans les différentes filières universitaires sous la Troisième République

L’importance des années liées à la massification scolaire (depuis 1960)

Stéphane LEMBRÉ, Quand les jeunes d’Hénin-Liétard répondaient au ministre. Conditions de travail, conversion industrielle et déficit d’orientation en 1966

Jérôme KROP, L’orientation scolaire et la massification du collège à la télévision française entre discours institutionnels et prise en compte de la parole des familles (1965-1981)

Julien CAHON et Ismail FERHAT, Quels effets des politiques éducatives locales sur l’orientation des élèves ? L’exemple de la région Picardie (1958-2015)

Marie-Élise HUNYADI, Orienter les filles vers les formations et les carrières scientifiques : stratégies et actions des associations de femmes diplômées françaises et britanniques (1950-1970)

L’affirmation d’une politique d’orientation et d’un personnel spécifique ?

Paul LEHNER, La liberté des familles et des élèves en trompe-l’œil dans les procédures d’orientation (1960-1990)

Francis DANVERS, L’orientation scolaire et professionnelle dans le second vingtième siècle : une « question vive » aux enjeux multiples

Résumés (français, anglais)

Documents