Je suis une institution

Description

Ce nouveau numéro de Germanica interroge et met à l’épreuve la notion d'avant-garde dans la création littéraire après 1945, période pour laquelle il existe un nombre relativement restreint de publications si on le compare à celui des études consacrées aux avant-gardes des années 1910-1930.

L’entreprise est complexe puisque  l’avant-garde ne se définit pas, dans la période considérée, par des groupes constitués et facilement identifiables, mais se distingue davantage par une diversité de pratiques et d’expérimentations, le plus souvent individuelles, disséminées dans l’ensemble de l’espace germanophone.

Les contributions réunies au sein de ce dossier reflètent la pluralité des expérimentations qui caractérisent l’avant-garde littéraire dans l’espace germanophone après 1945. Sur un plan géographique, elles examinent la notion d’avant-garde dans quatre pays distincts : l’Allemagne, l’Autriche, la Suisse et la Roumanie. D’un point de vue thématique, les sujets traités sont tout aussi variés : certaines études se penchent sur des trajectoires individuelles (Julian Schutting, Ludwig Harig, Friederike Mayröcker), d’autres se concentrent sur des périodiques littéraires (Merkur, Das goldene Tor, Hochland, hortulus, Die Schwarze Botin, Entwerter/Oder, A3), tandis que d’autres encore s’intéressent plus particulièrement à des collectifs (comme l’Aktionsgruppe Banat en Roumanie) ou à des pratiques d’écriture spécifiques telles que l’erasure poetry. Toutes ont une ambition commune : contribuer à une réflexion critique sur la notion d’avant-garde et ses différentes connotations, ainsi que sur l’adhésion, l’indifférence ou le rejet qu’elle implique.